Toulon y a cru

 

extrait de du 12 septembre 2005 :
L'article reproduit sur cette page sont © par son auteur et son titre.
 

Contré par de courageux Toulonnais, Toulouse a bafouillé son rugby. Mais il assure l’essentiel, la victoire, et reste invaincu.

TOULON - TOULOUSE : 15-18 (9-15)

Stade Félix-Mayol. Temps doux. Pelouse en parfait état. 13 500 spectateurs environ.
Arbitre : M. Darrière (CôteBasque).
TOULON : 5B (14e,21e,27e, 44e, 67e), Rossouw.
TOULOUSE : 6B (12e, 17e, 31e, 33e, 39e, 42e), Élissalde.
Cartons jaunes. – Toulon : Guinazu (38e, faute technique) ; Toulouse : Menkarska (38e, faute technique).
Remplacements temporaires – Toulon : Dridi par Louw (38e-48e), Tutard par Comba (47e-51e) ; Toulouse : Nyanga par Fiorini (38e-48e), Thomas par Médard (63e-66e).
Évolution du score : 0-3, 3-3, 3-6, 6-6, 9-6, 9-9, 9-12, 9-15 (mi-temps) ; 9-18, 12-18, 15-18.
TOULON : Teisseire – Jagr, Douy, Tutard, Arniaud – (o) Rossouw, (m) Loustau – Dridi, Karele (Espagno, 63e), Labadzé – Alazet, Smit–Guinazu (Louw,73e), Traversa (cap., Fitzgerald, 72e), Périé (Martin, 56e).
Entraîneurs : Th. Louvet et A. Hueber.
TOULOUSE : Poitrenaud (Thomas,59e) – Clerc, Jauzion, Fritz,Heymans – (o) Dubois, (m) Élissalde – Nyanga, McMullen (F.Maka, 54e), Bouilhou (Lamboley, 70e) – Millo-Chluski, Lamboley (Gérard, 70e) – Hasan, Bru (cap., Servat, 54e), Menkarska (Firorini, 70e).
Entraîneurs : G. Novès, S. Laïrle et Ph. Rougé-Thomas

TOULON – de notre envoyé spécial

MALHEUREUX TOULONNAIS. Battus de trois points hier soir sur leur terrain par un Stade Toulousain assez décevant au terme d’un match qui l’a été tout autant, les Varois n’ont pas été loin d’un exploit mérité et de leur premier succès dans le Top 14, tout du moins d’un match nul qu’ils ont tenté d’arracher jusque dans les dernières secondes. En vain. Ni Chris Rossouw, le nouveau demi d’ouverture sud-africain du RCT, ni l’arrière Patrice Teisseire, pressés par la défense toulousaine, n’ont eu le temps d’ajuster le drop qui aurait fait exploser le stade Mayol. Il aurait récompensé un paquet d’avants qui a tout donné au cours de ce match, dans le sillage d’un étonnant Franck Alazet et du fringant Mohamed Dridi, lequel ne put retenir ses larmes au coup de sifflet final. Tant d’efforts mal récompensés, tant d’espoirs déçus... pour finalement n’obtenir que le point de bonus. « Au moins a t-on lavé l’affront de la semaine dernière, affirme l’entraîneur Aubin Hueber en évoquant la déroute de Clermont (64-12). Il ne nous manque pas grand-chose, on progresse, mais il y a des décisions arbitrales que je ne comprends pas. »

En tous cas, le fantastique public toulonnais a désormais une réponse aux nombreuses questions qu’il se posait quant à la valeur de son équipe : le RCT a certainement les moyens de se maintenir dans l’élite s’il continue sur cette voie et il vendra chèrement sa peau sur sa pelouse.


TOULON. – Le centre toulonnais David Douy adresse un beau « tube » à Yannick Jauzion, ballon en mains. Élissalde (au second plan) arrive au soutien. Les Toulonnais ont malgré tout encaissé hier leur troisième défaite de rang à Mayol.
Photo Marc Francotte

« Il fallait un certain état d’esprit pour s’imposer ici, dit ainsi Philippe Rougé-Thomas, l’un des entraîneurs toulousains. Car les Toulonnais sont des adversaires à respecter et ils avaient décidé de se refaire une santé face à nous. Tout n’a pas été parfait, on a fait beaucoup de fautes de discipline, mais on peut être content du résultat, au final. » C’est vraiment le seul point positif que le champion d’Europe peut effectivement retenir de sa soirée car il n’a jamais eu l’emprise attendue sur cette rencontre.

La faute à quelques fautes grossières dans le jeu, à un match haché par les imprécisions et un beau désordre en mêlée. La faute surtout à des Toulonnais décidés à ne rien lâcher et à simplifier au maximum leur jeu. Conquête, défense et enfin un numéro dix capable de gérer l’essentiel pour une équipe qui vise le maintien : le jeu au pied. Deux échecs certes pour le buteur sud-africain en première période, sur des tentatives difficiles, mais cinq buts qui ont permis à un Toulon méritant de mener un instant 9-6 (27e) puis de revenir à 15-18 en fin de match (67e). Les Toulousains, quant à eux, ont été loin d’afficher la maîtrise offensive de leurs précédentes sorties, malgré quelques éclairs plein champ de Florian Fritz ou Cédric Heymans très mal négociés. C’est d’ailleurs la première fois qu’ils n’inscrivent pas d’essai cette saison.

Sans doute que les Toulonnais n’avaient pas intérêt à ce que ce match ne prenne de l’envergure pour ne pas s’offrir à l’impressionnante cavalerie adverse, mais les Toulousains n’ont rien fait eux non plus pour l’emballer véritablement. Au moins ont-il pu compter sur le pied droit de Jean-Baptiste Elissalde, toujours aussi à facile dans l’exercice des tirs au but. 100 % de réussite pour le demi de mêlée international en première période (6 sur 8 au final) et dix-huit point au total qui ont fait la différence. Six buts pour Toulouse, cinq pour Toulon, résumé d’un match à l’ancienne durant lequel il ne s’est quasiment rien passé sur le plan du jeu. Une façon de rappeler la grande rivalité qui opposait les deux clubs il y a déjà vingt ans.

JULIEN SCHRAMM